Pic de pollution – Un canular pour interpeller nos élus

Toute la journée d’aujourd’hui, notre collectif a relayé sur les réseaux sociaux de fausses prises de parole et de positions de nos élus et responsables politiques locaux.

Le but de ce poisson d’avril avant l’heure était de les alerter sur la situation alarmante qui est observée depuis plusieurs jours par l’association Lig’Air, qui a depuis bientôt 20 ans pour mission d’assurer la surveillance de la qualité de l’air en région Centre.

Un pic de pollution national mais aussi local
Tout le monde a entendu parler du fameux pic de pollution en cours sur les grandes agglomérations de France et/ou vu les images de Paris sous un épais nuage de pollution. Mais beaucoup de personnes ne réalisent pas que la gravité de cette pollution est aussi à leurs portes. Même à Bourges, petite ville de province à priori peu concernée par les problèmes de pollution, la qualité de l’air est fortement dégradée depuis quelques jours.

Depuis le 19 mars, Bourges et toute la Région Centre subissent en effet un pic de pollution et l’indice ATMO, qui mesure la qualité de l’air que nous respirons n’est pas descendu en dessous de 8 depuis 2 jours.

Un voile gris – bleu couvre le ciel de Bourges depuis quelques jours.
Vue de la cathédrale depuis le quai messire jacques : 700 mètres de distance.

Responsabilité partagée
Mais qui est coupable dans cette histoire ? A notre humble avis, les tords sont à chercher d’une part du côté des citoyens et d’autre part du côté de nos élus.

Les citoyens tout d’abord car chacun, par ses actes, ses choix et son comportement participe à cette situation. Au risque d’en décevoir certains, nous ne ferons pas ici de réquisitoire contre la voiture (nous rappelons que nous sommes pro vélo mais pas anti voiture) car nous sommes toutes et tous tour à tour piéton, automobiliste, cycliste ou usager des transports publics.

Mais lorsque la situation l’exige, lorsque notre air est tellement saturé en polluants qu’il devient irrespirable, il serait bon de voir le trafic motorisé diminuer. Or il n’en est rien : hier et aujourd’hui à Bourges, les choses paraissaient tout à fait habituelles et peu sont nos concitoyens qui semblent prendre conscience de la nocivité de cette pollution* et du fait que cette pollution provient en grande partie des moteurs de nos voitures**.

Mais nos élus ont également leur part de responsabilité dans cette situation. Que ce soit la lenteur avec laquelle les politiques de mobilité sont mises en oeuvre (le PDU d’agglobus est voté depuis plus de 2 ans et rien – ou si peu – de concret n’en est encore sorti), ou la politique d’urbanisme qui semble s’acharner à promouvoir activement l’usage de la voiture en favorisant toujours plus l’étalement urbain***, la classe politique locale est clairement à mettre au banc des accusés.

Les messages publiés aujourd’hui avaient pour but

  • de les faire réagir (malgré eux) sur la situation actuelle
  • de les alerter sur les conséquences de ce pic de pollution
  • de leur faire prendre conscience (on l’espère) de leur rôle dans la lutte contre ces phénomènes

Bien qu’aucune des personnes dont nous avons usurpé l’identité n’a réagi au canular, espérons que celui ci aura pour effet de faire réfléchir nos élus (et peut être nos concitoyens) sur la situation de notre territoire.

Adrien Lelièvre, Président de Mon Cher Vélo 

* problèmes respiratoires ou cardiaques divers, asthme, asphyxie… voir le site d’Airparif pour de plus amples détails
* pour anticiper les remarques : oui, ce type de pollution provient également du chauffage au bois et non, les situations météo n’en sont pas responsables : elles aggravent le phénomène mais n’en sont pas la source.
** voir cet article et celui là 

_____________________________________________________________________________

Liens :
Notons que, même s’il faut rester prudent et ne pas faire d’effort physique durant ces pics de pollution, faire du vélo est un moyen efficace de combattre ces phénomènes et qu’un cycliste reste le moins exposé qu’un automobiliste. Voir cet article pour vous en convaincre.
Et pour citer le « petit traité de vélosophie » de Didier Tronchet : ne dites pas « je ferai du vélo quandd l’air sera moins pollué », mais « quand je ferai du vélo l’air sera moins pollué » :)

Une réflexion au sujet de « Pic de pollution – Un canular pour interpeller nos élus »

  1. Très bon article qui malheureusement ne fera pas réagir car il faut bien avouer tout le monde s’en fout.
    Il faut que nos citoyens ou nos politiques soient malades immédiatement, juste pendant le pic de pollution (et pas dans 20 ans) pour réagir ?

Répondre à Franck Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>