Bourges Nord, pas de commerces, pas de voitures

Le maintien des commerces de proximité est un atout non négligeable au développement des mobilités actives comme la marche et le vélo

Certes à vélo on peut facilement parcourir 3 km quotidiennement. Certes à pied, il aisé de faire plus de 1 km. Pour ces deux trajets comptez 10 à 20 minutes.

Mais il ne faut pas rêver, on utilise rarement son vélo ou ses deux jambes pour aller faire des courses au-delà des limites de son quartier, d’autant moins dans des commerces périphériques situés dans des zones commerciales favorables au tout voiture : le long d’axes fortement empruntés, loin d’habitation et entouré de parking et de pelouses disproportionnés.

Il existera toujours quelques irréductibles convaincus qui le feront pour des raisons économiques, environnementales ou idéologiques… ou aussi parce qu’ils n’ont pas le choix…  mais l’exception ne fait pas la généralité. Si le temps de parcours à pied ou à vélo excède 5 à 10 minutes, la grande majorité de nos concitoyens prendront leurs voitures pour aller faire leurs courses.

Du coup, ils iront plus facilement vers des commerces de type périphérique où il est justement facile de garer sa voiture, et gratuitement en plus !

Le commerce périphérique, le commerce du tout voiture

Donc s’il n’y a pas de commerces de proximité ou tout du moins de commerce de proximité en adéquation avec la demande, c’est-à-dire offrant du choix et un rapport qualité-prix pas déconnant face à la concurrence des commerces périphériques (incluant le sourire de la boulangère, le prix de l’essence, les horaires d’ouvertures…), vos habitants du quartier utiliseront principalement leurs voitures pour aller chercher cette offre plus loin.

Dans les quartiers nord de Bourges, un commerce de proximité en voie de disparition

Au Nord de Bourges, les commerces alimentaires de plus de 500 m2 étaient nombreux encore récemment. Voici un aperçu de l’offre (confortable et variée jusqu’à il y a peu de temps) présente dans ces quartiers.

Champion de la Chancellerie, 993 m2, 1983-2008

Aldi des Gibjoncs, 504 m2, 1996-fermé depuis plusieurs années

Intermarché de Turly remplacé par le Ed de Turly, 1300 m2, 2004(ED)-2013

Lidl de la route de Paris, 660 m2, 1992-2016

Ne reste plus que le supermarché Carrefour Market des Gibjoncs (Cap Nord), 1624 m2, ouvert en 1969 et qui a déjà fait l’objet d’une rénovation > http://www.epareca.org/les-operations/bourges-cap-nord/92

Le supermarché de quartier : la locomotive du commerce indépendant

Mais tout le monde ne va pas faire ses courses en supermarché ou en discounter nous direz vous ? Certes on peut se passer des discounters et des supermarchés, ce n’est pas une nécessité vitale.

Il existe dans les quartiers nords de Bourges plusieurs commerces de proximité qui offrent un choix non négligeable (Cap Nord, Chancellerie, Moulon, Turly…).

D’ailleurs le centre commercial de la Chancellerie est totalement rempli ce qui est assez rare pour être souligné (cela dit le premier niveau composé de bureau est lui totalement vide… même Pôle Emploi à préféré s’installer dans la ZI de la Prospective lorsqu’il a quitté Comitec) : on y trouve boulanger, boucher, épicerie de proximité, épicerie exotique, tabac ou encore coiffeur qui proposent une certaine qualité. La Chancellerie accueille également le plus grand marché du département avec des prix défiant toute concurrence.

On peut donc en théorie se passer des supermarchés… mais combien d’entre nous le font réellement ? Pas beaucoup en fait si l’on se base sur les consommations des ménages: ce sont en effet ces types de commerces qui captent l’essentiel de la consommation des ménages.

Pour leurs courses alimentaires, les Français réalisent 72,2% de leurs dépenses dans les grandes surfaces (hypermarchés, supermarchés et hard discount) et 14,9% dans les commerces de détail spécialisés, comme les boulangeries, boucheries ou épiceries, d’après les dernières données de l’Insee, qui datent de 2011.

Sans supermarchés de quartiers et discounts, il est quasi impossible de lutter contre une pression de plus en plus forte du commerce en périphérie : qu’on le veuille ou non, ils sont des locomotives (c’est ainsi qu’on les appelle dans le jargon commerçant) pour le petit commerce.

Vous avez rarement des petits commerces, des commerces indépendants qui fonctionnent bien sans un supermarché ou discounter autour (Cela existe comme à la Chancellerie mais c’est rare), même les petits commerces le savent.

Pour preuve ce commentaire d’une commerçante voisine du ED de Turly qui déclarait lors de la fermeture de ce dernier « le supermarché apportait des clients aux autres magasins ».

Pourquoi cette désaffection des petits commerces ?

Les quartiers nord, principalement ceux de la zone franche urbaine sont en diminution de population (mais ce n’est pas non plus l’hécatombe démographique). On a beaucoup détruit avec le PRU (Plan de Renouvellement Urbain) mais on a aussi assez reconstruit notamment en étendant la ville : 380 logements sur la ZAC du Maréchal Juin qui ont été entièrement construits sur des terres qui étaient jusqu’alors agricoles.

En langage de technicien on appelle ça l’ « étalement urbain ».

380 logements construit sur des terres agricoles dans la ZAC du Maréchal Juin au nord de Bourges sans aucun commerce ou service de proximité aux alentours

La ville centre d’agglomération a elle aussi perdu beaucoup d’habitants. L’agglomération elle stagne. Il n’y a que l’aire urbaine qui arrive péniblement à augmenter mais au détriment d’une augmentation considérable de son territoire.

Donc la cause de la baisse démographie peut expliquer une baisse du poids commercial mais ne saurait expliquer, à elle seule, l’hécatombe du commerce dans les quartiers nord.

L’appauvrissement de la population expliquerait toutes ces fermetures de magasins ?

Certes le pouvoir d’achat est important au maintient des commerces de proximité mais à Bourges Nord il n’a pas chuté non plus. Les quartiers Chancellerie, Gibjoncs et Moulon sont ceux où les revenus des ménages sont les plus faibles de la ville mais cela est vrai depuis longtemps.

Et puis comment expliquer que ce sont surtout les discounts qui ferment alors qu’en France « Les 10% des ménages au plus faible niveau de vie réalisent ainsi 18,5% de leurs dépenses alimentaires dans le hard discount, contre 3,5% pour les 10% les plus aisés. ».

L’explication par le pouvoir d’achat ne saurait expliquer cette fermeture en série.

A lire aussi : étude INSEE « Atlas cartographique des quartiers prioritaires en région Centre » > http://www.insee.fr/fr/insee_regions/centre/themes/rapports/Atlas%20cartographique%20des%20quartiers%20prioritaires%20en%20r%C3%A9gion%20Centre/Bourges.pdf

Les discounts sont moins à la mode ? Oui c’est un format en diminution en France. Mais il n’est pas en diminution route de la Charité…il est même en forte augmentation avec 2 créations de discounts récente (Lidl et Leader Price).

Par contre une chose saurait expliquer en grande partie cette fermeture en série, ce cataclysme commercial sur les quartiers nord… les nouvelles implantations de commerces route d’Orléans mais surtout route de la Charité.

Sur la carte que nous avons fait recensant les commerces alimentaires de plus de 500m2, leurs ouvertures et fermetures entre 2005 et 2016/17, il est évident qu’il y a transfuge géographique : quand les uns ouvrent (en vert sur la carte), les autres ferment (en rouge sur la carte), la carte ci dessous met vraiment en évidence ce phénomène (sachant que pour les fermetures comme ouvertures prévus, il peut y avoir des ajustements).

Le commerce de périphérie n’est pas complémentaire du commerce de proximité

On a pu constater cette même logique sur Saint Doulchard et sur Saint Germain du Puy.

Un récent article dans le Berry Républicain du 10 janvier expliquait bien ce phénomène de vase communiquant : « mais la loi du marché, et celle faite par les hypermarchés en périphérie (lire par ailleurs), ont eu raison de ce vieux Lidl. Clap de fin ». Mais un principe de vase communiquant ayant des effets bien négatifs selon ce même article : « un supermarché qui baisse le rideau – dans un quartier comme celui-là, avec une population qui n’est pas la plus argentée, c’est comme si un service public s’en allait – C’était sa dernière sentence, et le rideau sur Lidl est tombé ».

Les humoristes ont également bien compris ce phénomène…pas les élus

Qui est à l’origine de ces nouvelles implantations commerciales destructrices du commerce de proximité sur Bourges nord ?

En premier lieu ce sont les élus qui sont responsables de cette situation.

Certes, ils ont investi massivement dans les quartiers Nord avec le PRU, notamment sur la partie commerciale. Ainsi, le pôle commercial la Chancellerie à coûté la bagatelle de 10 840 000 € H.T (financement : Bourges Plus, ANRU, Conseil Régional, ETAT – FISAC et ADEME). Plus ses abords en espace public avec 2 500 000 € HT (financement : ANRU et Ville de Bourges).

Quand dans une publication municipale il est écrit que « Le centre de la Chancellerie a fière allure ! » on ne peut qu’approuver mais une fière allure qu’en terme esthétique et de taux d’occupation pour les commerces car question locomotive commerciale, rien.

Et sans locomotive commerciale avec un supermarché ou un discount, vous ne pouvez espérer attirer durablement des foules de clients.

De plus les votes qui ont suivi en CDAC et qui ont permis à divers groupes de construire des milliers de mètres carré de surface commerciale en périphérie ont annulé l’effet de ces investissements.

Comment voulez-vous que des commerces investissent dans les quartiers nord de Bourges (où le stationnement est restreint et dans des zones peu « visibles » depuis les grands axes) quand dans le même temps on propose des dizaines de milliers de m2 commerciaux route de La Charité ou route d’Orléans qui accueillent un trafic considérable et proposent du stationnement gratuit et conséquent ?

Récemment lors d’un rencontre avec la population, les élus disaient qu’ils ne pouvaient rien faire quant à la fermeture de LIDL. Effectivement, une fois que le mal est fait… maintenant ils ne peuvent rien faire mais ils auraient pu tout mettre en œuvre pour que cette fermeture ne se fasse pas.

Nous vous invitons à consulter les bilans de la CDAC et à les mettre en parallèle de cette lettre de l’ancien maire de Bourges M. Lepeltier pour vous faire votre propre jugement.

Les élus, que ce soit à Bourges ou ailleurs en France, font très majoritairement de la politique de court terme. Ils soutiennent les ouvertures périphériques, car celles-ci créent sur le court terme une nouvelle offre et surtout de l’emploi (ah le chantage à l’emploi… !)

Peu importe si sur le long terme et sur un vaste territoire, elles entraîneront plus de chômage et de fermetures de commerces, les citoyens pour la plupart ne s’en apercevront pas et ne feront pas le lien, les élus continueront leur vie d’élus et accuseront certains acteurs de ces fermetures.

L’exemple de Saint Germain du Puy vis-à-vis du Carrefour Contact est l’exemple même de cet aveuglement de la part des élus et des citoyens.

Pour autant les élus sont-ils seuls responsables de l’hécatombe du commerce sur Bourges Nord ?

Non, car là-dedans, tout le monde est responsable en même temps que personne n’est responsable. Le consommateur est aussi responsable de cette situation. Il a le choix de faire ses courses où bon lui semble. Un choix encore plus dicté par la proximité.

C’est toujours l’histoire de l’offre et de la demande : si tous les Berruyers (rien qu’environ 10 000 habitant en zone franche urbaine) favorisaient les commerces de proximité pour leurs courses alimentaires, il est évident qu’il y aurait plus qu’un supermarché.

L’évasion commerciale sur Bourges nord est très forte : les ouvertures de magasins alimentaires de plus de 500 m2 sur la route de la Charité et d’Orléans ont précédé les fermetures de magasins sur Bourges nord.

Si les habitants de Bourges ne fréquentaient pas les nouveaux supermarchés et discount route d’Orléans ou de la Charité, et continuaient d’aller sur ceux à côté de chez eux, il est évident que ceux à côté de chez eux resteraient.

Et entre un LIDL route de la Charité et un avenue de Gaulle, il y a pas vraiment de différence, sauf que le premier est neuf. C’est la seule différence. Mais neuf il ne le restera pas longtemps et l’ancien serait vite modernisé  s’il marchait. Le consommateur fait donc lui aussi des choix.

En Allemagne, Italie ou aux Pays-Bas, les commerces de proximité sont bien plus nombreux, car les résidents alentours les fréquentent. De même, dans les centres des grandes métropoles françaises.

Ces fermetures sur Bourges nord ne sont donc pas une fatalité, les résidents-consommateurs ont aussi une part de responsabilité dans cette situation. Et finalement, les élus suivent souvent les mouvements des citoyens… car même si sur le papier, leur rôle est d’être des visionnaires qui portent un projet d’avenir, souvent l’avenir s’arrête à l’échéance de leur mandat et leur but est avant tout d’être réélu.

Cela dit, les élus ne sont pas tous à classer à la même enseigne et il est permis de garder espoir en leur action. Il serait en effet bienvenu qu’un élu anticipe l’avenir et parie sur un développement du territoire favorisant la proximité et donc les déplacements actifs plutôt que la périphérie et le tout voiture qui étouffent l’agglomération et précarisent les ménages.

Mais le Berry n’est pas une terre d’innovation (du moins pas dans ce domaine) et nous faisons figure de territoire « à la traîne ».

Si les citoyens se déplaçaient plus à pied ou à vélo et fréquentaient donc plus qu’aujourd’hui les commerces de proximité, les élus (qui veulent leur plaire et obtenir leurs voix) seraient plus enclins à se poser ces questions… comme aux Pays-Bas finalement. 

Pour le moment, Mon Cher Vélo est un peu seul contre tous sur ce thème. Bien que de récents articles dans le Berry Républicain commencent peu à peu à soulever le sujet (non sans qu’on les y ai incité), on ne peut pas dire que celui ci passionne les foules.

Quant aux promoteurs et commerçants, ils anticipent légèrement la tendance proximité mais suivent encore largement la tendance périphérie

Si le consommateur veut (ou qu’ « ils pensent que le consommateur veut »… nuance) avant tout du parking gratuit, une offre large et des prix, ils se dirigeront vers cela, surtout quand ils ne payent pas tous les coûts de ces implantations périphériques.

Depuis quelques temps dans les grandes métropoles françaises, les résidents ont moins de voiture et en on marre d’aller à l’autre bout de la ville pour faire leurs courses… que font les enseignes comme Carrefour, Casino et autres U face à cela ? Et bien ils investissent tout simplement dans des magasins alimentaires de proximité. L’offre et la demande qu’on vous dit !

Dans le même temps sur les villes moyennes comme Bourges, les déplacements automobiles sont omnipotents et les gens enclins à fréquenter des hangars commerciaux en périphérie. Conséquence : ces acteurs continuent d’investir en périphérie.

Même un boucher Meilleur Ouvrier de France présent en centre-ville depuis toujours (au nom prédestiné… vous le connaissez toutes et tous à Bourges) ouvre une boutique en périphérie ! Ça parait dingue… mais demandez vous pourquoi il le fait ? Probablement parce que c’est dans les habitudes de consommation des Berruyers… et depuis qu’il est ouvert, le parking est souvent plein.

Il nous reste à espérer que cela ne portera pas préjudice à sa boutique de centre ville et que celle ci ne fermera pas dans les mois/années à venir…

Toujours plus de commerce de périphérie

Elus, consommateur, commerçants… tout le monde est un peu responsable de cette situation. C’est la politique du tout voiture (c’est à dire ne voir une solution que par la voiture) qui prime et dicte finalement toutes ces orientations lourdes.

Même les commerçants de centre-ville de ville moyenne ne jurent pour la plupart que par elle et dédaignent voir méprisent les autres modes de transports, notamment le vélo.

Ne pas avoir de commerce de proximité n’est pas un problème tant que l’on a une voiture ?

Aux Etats Unis, la voiture est omniprésente, le commerce de périphérie (style Mall / Rétail-Park) foisonnant et c’est la première puissance économique.

En sont-ils satisfaits ? Oui et non, car ils regrettent des villes plus agréables.

Certaines villes inversent même la tendance et font figure de précurseurs sur la marche à pied, les déplacements à vélo et le retour du centre-ville.

Ce n’est certes pas les Pays-Bas mais certaines villes américaines sont par exemple déjà meilleurs que des villes comme Bourges question déplacements actifs. On pense à Portland (voir ci dessous) ou à Minneapolis.

Cliquez sur l’image pour (re)voir le reportage d’Arte > Portland : bobo, bio, vélo

Le vélo comme les commerces de proximité ne sont pas 100 % parfait, nous ne vivons pas à Boboland, nous avons les pieds sur terres (on en parle sur notre page de présentation). Mais en étant réalistes justement, nous voyons très bien que promouvoir le vélo et les commerces de proximité a bien plus d’effets positifs que promouvoir l’automobile et le commerce périphérique.

Les territoires qui s’en sortent sont ceux qui ont fait ce choix.

Dans les villes moyennes comme Bourges des habitudes d’un autre siècle perdurent, ce qui entraîne de fait un déclin de ces villes. Il faut être de mauvaise foi pour penser qu’un territoire croissant est un territoire du tout automobile et du commerce périphérique.

Les effets de ces mauvais choix sont nombreux tant d’un point de vue social, environnemental ou économique…les études sérieuses à ce sujet sont de plus en plus nombreuses.

Toutefois le lobby des promoteurs persiste et fait tout pour que ce modèle perdure, même si cela se fait au détriment du plus grand nombre…le tout c’est que le plus grand nombre ne s’en aperçoive pas et continue d’aller se promener dans la zone commerciale tous les weekends.

Etant donné qu’il est moins cher d’investir en périphérie qu’en centre-ville (surtout que souvent vous vendez autant voir plus), le promoteur et le commerçant y feront plus de bénéfices. Et c’est la société toute entière qui en paiera les conséquences. Un exemple parmi tant d’autres : hausse des commerces périphériques = artificialisation des terres = baisse de la qualité des aliments et hausse de leurs prix.

Aux Merlattes 50% des ménages  n’ont pas de voiture

Ne pas avoir beaucoup de commerces de proximité est un problème mais cela est d’autant plus difficile à supporter quand vous n’avez pas de moyen de locomotion adapté pour vous rendre dans les commerces loin de chez vous (comme le sont très souvent les commerces de périphérie).

Et bien justement sur Bourges Nord, nombreux sont les ménages a ne pas avoir de voiture. Sur certains quartiers, nous sommes à quasiment 50 % de ménages sans voitures. Voilà qui aggrave le problème.

Dans les quartiers Chancellerie, Gibjoncs, Moulon, entre 30 et 50% des ménages n’ont pas de voiture. La moyenne nationale est de 20%.Voir la carte dynamique > http://bit.ly/1PAYFGw Voir par ailleurs cet article qui décrypte cette carte > http://bit.ly/1bRLNz6

Comment ils font ces ménages s’ils veulent faire leur courses dans un discount ?

Il y a le vélo oui. De la Chancellerie vous pouvez toujours vous rendre au Lidl de la route de la Charité. C’est faisable certes. Mais soyons réalistes peu le feront.

En revanche, se rendre à vélo de la Chancellerie à feu Lidl de l’avenue de Gaulle, c’est assez facile car pas très loin, le potentiel cyclable est bien plus grand pour le LIDL des Machereaux.

A pied, c’est encore plus probant. Tout le monde ne peut et ne veut faire du vélo mais se déplacer à pied est à la portée du plus grand nombre.

En ce qui concerne le Lidl de la route de la Charité, la part de clientèle purement piétonne (c’est à dire qui vient à pied depuis sa maison) est très probablement insignifiante. Celle de l’avenue de Gaulle est sans aucun doute bien plus forte.

La route de la Charité, une route commerciale hostile aux cyclistes…

… mais favorable aux voitures

Pour ces publics, peut-on pallier le manque de voitures par le bus ?

S’ils n’ont pas de voiture, que c’est trop loin pour y aller à pied et que le vélo ne convient pas, on peut se dire que les habitants de Bourges nord pourront toujours se tourner vers le bus. Certes… mais celui ci a un coût et ne doit pas palier à une mauvaise politique d’aménagement.

Desservir un centre d’agglomération, dans une ville moyenne comme Bourges c’est une dizaine de ligne.

Desservir le centre et les périphéries depuis les zones résidentielles, c’est des dizaines et dizaines de ligne de bus.

Conséquences possibles :

  • soit votre facture de bus va exploser… et ça ni les élus ni les usagers ne le souhaitent
  • soit vos fréquences vont réduire : un bus toutes les heures au lieu d’un toutes les 10 minutes
  • soit on va faire un mélange des deux premiers points : conserver le même prix mais équilibrer le réseau. Certaines lignes vont en pâtir question fréquence : compte tenu du fait qu’il faut augmenter le nombre de bus pour desservir la route de la charité car il y a de nouveaux magasins, on va diminuer le nombre de bus qui desservent l’hôpital ou le Val d’Auron…
Donc en clair : non. On ne peut pas durablement palier cette mauvaise politique d’urbanisme avec plus de transports publics. Un réseau de bus est d’autant plus efficace qu’il dessert un territoire dense. Les périphéries commerciales vont à l’encontre de ce principe fondamental.

Un espoir ? Des solutions ?

Sommes nous voués à subir cette politique urbaine qui nous mène dans l’impasse ?

Futur desserte du grand Leclerc à la sortie de la ville.
Cet hypermarché de 6000m² favorable au tout automobile représente en m² l’équivalent de 4 supermarchés de proximité qui eux sont favorables aux déplacements à pied et à vélo.

Sommes nous voué à détruire toujours plus de terre agricole ?

Le commerce périphérique détruit directement et indirectement toujours plus de terre agricole

Sommes nous voué à toujours plus être dépendant de la voiture ?

La route commerciale de la Charité, une route commerciale à l’américaine fait par et pour la voiture

Ou alors, nous prenons tous notre courage à deux mains, nous privilégions les modes actifs de déplacement et privilégions le commerce de proximité comme cela se voit dans de nombreux pays européens.

Comme vous le savez peut être, Mon Cher Vélo siège depuis peu en CDAC pour tenter d’influer sur les décisions qui y sont prises et agir concrètement là où c’est nécessaire. Mais encore une fois, nous nous sentons bien seuls face à nos élus, à nos instances ou face aux habitudes de notre société.

Il est plus que jamais nécessaire que chacun comprenne le mal que font ces habitudes. C’est à ce prix que nous inverserons la tendance destructrice actuelle.

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