Urbanisme, commerce et déplacements

Urbanisme et aménagement du territoire
Depuis sa création Mon Cher Vélo s’intéresse au sujet de l’urbanisme. Car nous le disons et le répétons sans cesse : la base d’une bonne politique de déplacements à même de promouvoir et faciliter les déplacements à pied ou à vélo et qui facilite l’offre d’un bon service de transports en commun est une bonne politique d’urbanisme.

Une bonne politique d’urbanisme se doit de limiter l’étalement urbain et restreindre son extension horizontale.

En clair : il faut éviter autant que faire se peut de construire de nouveaux bâtiments sur des espaces situées à l’extérieur de la ville (notamment sur des terres agricoles : à ce sujet voir ci dessous le documentaire « la terre en morceau » réalisé par Arte en 2015) et utiliser au maximum les friches et bâtiment existants et remplir autant que possible ce que les urbanistes appellent les « dents creuses ».

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Une bonne politique d’urbanisme doit également s’attacher à mélanger les usages et faire en sorte de créer ce que les experts appellent de la « mixité fonctionnelle ».

La mixité fonctionnelle c’est ne pas cantonner un quartier à un seul type d’usage : uniquement des logements ici, uniquement de l’emploi là bas et uniquement du commerce ailleurs. Car c’est bien le fait de se rendre d’un point A à un point B qui génère un déplacement : se rendre au travail, aller faire ses courses, aller au cinéma… or si l’on réduit les distances entre les pôles générateurs de déplacements, on limite d’autant le besoin d’utiliser la voiture et on ouvre la voie à d’autres alternatives.

Pour bien comprendre cela, nous vous conseillons l’excellente vidéo du collectif Québécois Vivre en Ville ci dessous qui montre l’exemple d’une ville factice qui cherche à rendre son territoire plus cohérent par le prisme de l’urbanisme.

A Bourges et aux alentours, plusieurs choses existent pour orienter au mieux la construction de l’agglomération et la cohérence de notre territoire.

L’un des documents de référence est le SCoT (Schéma de Cohérence Territorial) qui défini des règles et tente de porter une vision prospective du développement du territoire. Il délimite par exemple une zone au delà de laquelle il n’est pas possible de construire, défini des zonages pour les constructions neuves, propose de mutualiser certains équipements (scolaires, sportifs, commerciaux, culturels…) à l’échelle de l’agglomération… il ne jugule pas son développement mais le contrôle.

Parmi les acteurs, il existe également la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CDAC) qui statue et autorise ou non l’installation des grandes surfaces supérieures à 1000m². Elle peut refuser un projet pour tout un tas de raisons : offre déjà trop importante sur le secteur, mauvaise desserte de transports en communs, manque d’aménagements cyclables, critères architecturaux insatisfaisants…

Afin de tenter d’influer sur la politique d’aménagement commercial que nous trouvons mauvaise et tenter d’influer sur les décisions qui y sont prises, nous siégeons en CDAC depuis le printemps 2015. Malheureusement, à cette date,  beaucoup de mal a déjà été fait ou été validé et sortira bientôt de terre *…

Tout cela a pour but d’éviter par exemple que Saint Doulchard et Saint Germain du Puy étendent simultanément leurs zones commerciales tandis que Bourges tente de remplir Avaricum… ou pour éviter de construire des logements neufs au val d’Auron, en face du CREPS ou plus récemment aux Breuzes ou à la Bergerie… tout cela alors que 4000 logements sont vacants… ou encore pour éviter que des sociétés ou des professions libérales s’installent à port sec alors qu’il y a des locaux vides en ville…

Vous voyez un peu comme ça marche bien… ? #cynisme

Commerces de proximité
La diminution (et pas la suppression) de la place de l’automobile est une thématique sensible et plus particulièrement pour les commerces et services de centre ville et de proximité qui s’opposent majoritairement à cette idée estimant qu’une diminution du trafic automobile entraîne systématiquement une diminution de fréquentation de leurs enseignes et donc une perte de chiffre d’affaires.

Afin d’imaginer des solutions réalistes en prenant en compte l’avis des corporations les plus opposés aux changements à venir (car ils arrivent qu’on le veuille ou non), Mon Cher Vélo propose aux commerçants du centre ville de Bourges de participer à une démarche de concertation visant, à terme, la piétonisation ** du centre historique.

Animation menée en juin 2015 à l’occasion du printemps bio avec la bioccop au bourgeon vert > http://monchervelo.fr/printemps-bio-courses-a-velo/

Malgré la bonne volonté de Mon Cher Vélo, les tentatives de dialogue avec les diverses associations de commerçants lancées jusqu’à présent sont restées assez peu productives. Mais les personnes souhaitant en parler sont les bienvenues, aussi n’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur ce sujet.

Aussi, nous sommes sans cesse à la recherche de partenaires afin de mener des animations avec les commerces et services de proximité dans le but de promouvoir la marche et le vélo et dynamiser les coeurs de quartiers.

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* de 2012 à 2015, plus de 50 000m² de surface commerciale ont été acceptée en CDAC
** piétonisation au moins partielle avec des aménagements particuliers pour les résidents, PMR et livraisons.

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dernière mise à jour : novembre 2016