En France, plus de 400 000 vélos sont volés chaque année (ce qui représente environ 1/6ème des ventes). 150 000 d’entre eux sont retrouvés abandonnés mais ne peuvent être restitués à leurs propriétaires faute d’identification, et seulement 2 à 3 % des victimes de vol récupèrent leur vélo.
Le vol décourage les cyclistes : près de 1/4 renonce à racheter un vélo. Les cyclistes qui rachètent un vélo après un vol se contentent bien souvent d’un vélo d’occasion. Globalement, le vol des vélos tire le marché vers le bas et fait perdre 80 000 cyclistes par an*.
Dans cet article, Mon Cher Vélo va vous donner tous les conseils et informations que vous devez connaître afin d’avoir le maximum de chances de ne pas vous faire voler votre vélo… ou de le retrouver s’il est volé.
Quel antivol choisir ?
La première chose à faire pour dissuader les voleurs est de s’équiper d’un bon antivol. Question budget, on considère que dépenser environ 20% du prix du vélo dans l’achat d’un antivol est tout à fait correct. Ceci étant, si votre vélo vous a été donné ou que vous l’avez acheté d’occasion sur une brocante et/ou qu’il n’a que peu de valeur à vos yeux, gardez à l’esprit qu’il en aura pour d’autres personnes et que même le plus vieux des vélos est susceptible de se faire voler.
1 – Les antivols type « câble » >>> de 10 à 20€
Autant être clair : ces antivols ne servent à rien. Peut être vous donneront-ils bonne conscience tant que vous ne vous serez pas fait voler un vélo qui était attaché avec ou tant que vous n’aurez pas lu cet article (du coup, maintenant vous êtes au courant).
Leur résistance est plus que médiocre et ils n’effraieront pas la majorité des voleurs même peu expérimentés. La plupart n’auront même pas besoin d’outils pour casser l’antivol : un bon coup sec sur la serrure avec un pavé ou une pierre qui traine autour de votre vélo, tirer fort sur le câble pour faire casser la serrure… car c’est en effet souvent la serrure qui casse dans ce genre d’antivols car elle est souvent faite d’alliages de piètre qualité.
Il est certain que ces antivols présentent bien des avantages : légers, peu encombrants, très bon marché… ils permettent en plus de faire le tour d’un poteau d’éclairage public ou d’un arbre lorsque les stationnements vélos manquent… mais le but premier d’un antivol est de vous permettre de retrouver votre vélo. Et ceux-ci auront bien du mal à assumer cette mission.
2 – Les boas >>> de 15 à 30€
Un peu plus costauds que leurs collègues précédemment cités car ils disposent d’une armature en acier qui protège le câble situé au centre, ces antivols présentent également l’avantage d’être bon marché, assez légers et relativement compact donc faciles à transporter.
La qualité du sertissage entre le câble et le boitier de serrure est l’élément clé de ce type d’antivol. C’est bien souvent ici que casse ce type d’antivols, ne vous laissez donc pas berner par le diamètre du câble qui n’a donc que peu d’incidence sur le niveau de résistance qu’offrira le câble.
3 – Les chaînes à maillons >>> de 20 à 40€
On commence à attaquer les choses sérieuses. Ces antivols sont souvent très solides mais il est recommandé de choisir des maillons d’au moins 6mm de diamètre pour obtenir une sécurité suffisante. Etant donné que ces antivols sont souvent lourds et encombrants, autant choisir d’entrée de jeu celui qui est le plus efficace.
A noter que les chaines sont proposés par certaines marques / vendeurs de cycles en complément d’un sabot fixe (cf 5 – ci dessous). La chaine se glisse alors dans un trou prévu à cet effet dans le sabot et permet de faire le tour d’un arceau, d’un poteau, d’un arbre… C’est le type de combinaison idéale en cela qu’elle permet d’attacher son vélo en toutes circonstances hormis si l’on est en plein champ ou dans un désert… soit dans des endroits où il n’est à priori pas nécessaire d’accrocher son vélo !
4 – Les antivols pliants ou « mètre de menuiser » >>> de 40 à 70€
Compromis entre la piètre efficacité d’un câble et le manque de souplesse d’un antivol en U (voir plus bas), ces antivols apparus récemment sur le marché restent, malgré leur légèreté et leur encombrement minime d’une efficacité discutable face à des modèles parfois moins onéreux.
Pour le même prix, vous pourrez souvent vous offrir un bon antivol en U. Si le transport de l’antivol est un problème majeur pour vous, c’est sur ce critère que l’arbitrage en faveur du mètre de menuisier se fera. Si la sécurité de votre vélo passe avant tout, choisissez un U.
5 – Les antivols fixes ou « sabots » >>> de 20 à 30€
Utilisés seuls, ces antivols ne sont utiles que pour des arrêts minutes, lorsque votre vélo reste sous votre surveillance et n’est abandonné que pour quelques minutes. Il sera donc utile lorsque vous irez acheter votre pain ou lorsque vous ferez plusieurs haltes successives dans une rue commerçante. Ils est dans ce cas d’un efficacité redoutable et permet de sécuriser votre vélo en un temps record.
Avant de vous en équiper, vérifiez ou faites vérifier par un professionnel que votre vélo peut recevoir ce type d’antivol. Il est en effet nécessaire que votre vélo présente deux filetages disposés sur chaque côté de la roue arrière afin d’accueillir les vis de fixation (cf photo ci dessous)
6 – Les antivols en « U » >>> de 20 à 70€
Ces antivols sont ce qu’il se fait de plus efficace et sûr pour attacher son vélo à un point fixe. Ils sont en effet parmi les mieux classés dans les tests d’antivols réalisés par la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) et dépassent de loin les autres types d’antivols en terme de rapport efficacité/prix ou poids/prix.
Ils peuvent cependant s’avérer peu pratiques et difficiles à transporter en cela qu’ils sont relativement lourds et encombrants car ils ne peuvent être pliés. Il peut donc s’avérer nécessaire de s’équiper de sacoches ou d’un sac à dos pour les transporter. Un moindre mal s’ils permettent de retrouver son vélo vous en conviendrez…
Sinon, pas encore commercialisé à notre connaissance mais diablement efficace quoique détestable s’il vient à manquer de piles lorsque vous souhaitez récupérer votre vélo, il y a ça :
Attacher son cadre sinon rien
Lorsque l’on parle stationnement vélo, plusieurs solutions techniques sont envisageables. Parmi celles-ci, seules les solutions qui permettent d’attacher le cadre du vélo sont à même d’assurer une sécurité optimale.
Evitez donc les stationnements vélos type râteliers (ceux que l’on voit sur la vidéo plus bas) qui ne permettent d’attacher qu’une des deux roues car il est alors très aisé pour un voleur même moyen de démonter la roue afin de partir avec le reste du vélo d’autant plus si votre roue avant dispose d’attaches rapides.
Car ne vous y trompez pas, il ne faut pas plus de 10 secondes à un voleur expérimenté pour s’emparer de votre vélo… et s’il est un peu équilibriste, il sera loin du lieu du crime en autant de temps.
Mais attacher son cadre seul n’est pas suffisant, il est conseillé d’attacher le cadre et une roue, de préférence celle de l’avant car elle est plus aisée à démonter. Ce conseil est d’autant plus valable si vous utilisez un antivol du type 1 – ou 2 – et n’attachez que le cadre car celui ci pourra servir de levier pour forcer la serrure du cadenas. Si vous attachez une roue l’opération sera plus compliquée et risquera de voiler la roue rendant donc le vélo inutilisable par le voleur… mais aussi par vous.
Laisser son vélo dans un endroit passant
Enfin, il est toujours préférable d’attacher son vélo dans un endroit fréquenté, dans lequel il y aura du passage et donc, potentiellement, soit des témoins si le vélo est volé, soit une patrouille de police qui pourra alors arrêter le voleur la main dans le sac. Ceci dit, ni nos concitoyens, ni les forces de l’ordre ne semblent être dignes de confiance comme nous le prouve Casey Neistat, un youtuber New Yorkais dans la vidéo ci dessous.
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Faire graver son vélo avec un Bicycode
Le marquage bicycode a été mis en place par la Fédération des Usagers de la Bicyclette** pour lutter contre le vol de vélos. Il s’agit d’un fichier national (contrairement aux numéros de séries de fabricants qui sont propres à ceux-ci) accessible par la police qui permet d’identifier son vélo afin :
- de le restituer à son propriétaire s’il est retrouvé abandonné suite à un vol
- d’attester de sa propriété en cas de litige
- d’en limiter la revente frauduleuse
Le principe est simple : vous amenez votre vélo en vous munissant d’une pièce d’identité et Mon Cher Vélo édite un certificat correspondant à un numéro d’identification unique que l’association grave ensuite dans le cadre de votre vélo.
Le gravage bicycode sur votre vélo est gratuit dès lors que vous êtes adhérent à Mon Cher Vélo et il vous en coutera 5€ si vous ne l’êtes pas. Il est également impératif de se munir d’une pièce d’identité pour procéder au gravage de votre vélo.
Ce numéro unique permettra de justifier de la propriété de votre vélo et de vous le restituer si celui-ci est volé et retrouvé par les services de police (ce qui concerne 1/4 des vélos volés soit 100 000 bicyclettes chaque année).
Mon Cher Vélo mène des ateliers de marquage ponctuels et vous invite à consulter l’agenda de l’association ou à nous contacter pour connaître les prochaines sessions. A Bourges, vous pouvez également faire graver votre vélo, sur rendez vous en prenant contact avec la section QLIO de l’IUT de Bourges en cliquant ici.
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* données issues de l’étude « Le vol de bicyclettes : analyse du phénomène et méthodes de prévention » de l’Ifrési et du CNRS.
** FUB, fédération nationale regroupant plus de 180 associations dont Mon Cher Vélo
Liens
En savoir plus sur le marquage bicycode.
Un site permettant de déclarer le vol d’un vélo… résultats non garantis.
Voir le site de la FUB dédié au bicycode et notamment la page qui vous guidera vers les tests d’antivols réalisés par une association du réseau.
Un article complet de nos collègues Belges de l’association Pro Vélo sur le thème de la protection contre le vol de vélo.
dernière mise à jour : juillet 2015