L’actuelle municipalité de Bourges semble vouer un culte absolu au potelets. Ces poteaux de métal d’environ un mètre poussent par centaines à chaque nouvel intervention sur la voirie. Nous, à Mon Cher Vélo, on en peut plus de ces potelets… et nous ne sommes pas les seuls *.
Une gêne pour tout le monde
Les potelets sont des dispositifs anti-intrusion dont le but est d’empêcher les automobilistes de stationner sur des emplacements qui ne leur sont pas réservés ou, plus largement, d’empêcher la voiture d’aller là où l’on ne veut pas d’elle. A priori donc une bonne chose… sauf que s’ils désavantagent l’automobiliste, ces potelets pénalisent également les autres usagers : piétons, cyclistes et personnes à mobilité réduite.
Seuls les artistes y trouvent parfois leur compte…
Qu’ils soient installés sur des trottoirs, pour délimiter des espaces réservés aux usagers non motorisés ou sur des pistes cyclables, les potelets gênent (même les commerçants !) et peuvent parfois être dangereux : en octobre 2012, Mon Cher Vélo recevait l’appel d’un cycliste ayant chuté et subit une fracture de la clavicule à cause d’un de ces potelets… ce n’est donc pas une légende ! Sans en arriver là, ces aménagements obligent parfois au slalom voire aux acrobaties afin de ne pas taper dedans… exit donc les rêves de pédalage le nez au vent, bonjour la crainte de chuter à chaque intersection.
Plutôt qu’en écrire des lignes, nous vous proposons un petit tour d’horizon en images de quelques installations emblématiques et tristement exemplaires de Bourges.
Des recettes plutôt que des dépenses
Nous n’avons jamais réussi à connaître le prix d’installation des dits potelets pour Bourges. Nos recherches nous ont conduit vers Nantes Métropole qui, dans un document accessible en ligne annonce un coût de pose d’environ 200€.
Mais nous avons fini par obtenir une idée plus précise du prix d’un tel mobilier de la bouche même de M. Pascal Blanc, maire de Bourges et président de l’Agglomération de Bourges Plus. Le 6 janvier 2015 à l’antenne de France Bleu Berry, celui ci nous annonçait que leur coût était de 100 à 200€ / potelet. Soit une sacré ristourne par rapport à Nantes… sans doute une promotion faite à la ville de Bourges compte tenu du volume important des commandes… ?
Au rythme actuel (et effréné) d’installation de potelets sur Bourges, cela représente une dépense allant de 4500€ pour la rue de l’Abbée Moreux qui compte environ 30 potelets à 9000€ pour la rue Saint Ursule qui en compte… le double ! Ca va vous suivez ?
Selon Mon Cher Vélo, c’est de l’argent mal dépensé : avec ce budget, il aurait été possible de communiquer en imprimant des tracts informatifs ou en payant quelques heures d’un ambassadeur chargé, durant les premiers mois, de faire de la pédagogie auprès des riverains afin d’éviter le stationnement gênant.
Et en dernier recours, le contrôle et la verbalisation des contrevenants aurait pu générer des recettes pour la collectivité plutôt que de lui faire supporter le poids des dépenses liées à l’installation des potelets.
Compter sur l’éducation des usagers est peut être illusoire mais penser que le mobilier anti stationnement suffira l’est aussi : une étude réalisée en 2001 pour le compte du PREDIT (programme interministériel de recherche sur les transports) a permis de définir les leviers contre le stationnement sur trottoir. Il en ressort que les mobiliers anti-stationnement ne suffisent pas et que la lutte contre le stationnement sauvage passe impérativement par la sanction des contrevenants, accompagnée d’une communication en amont et en aval **.
Pour finir, précisons que la ville de Bourges elle même nous incite à faire appel aux services de police là où nous sollicitons de leur part du marquage au sol pour prévenir le stationnement sauvage. Donc acte.
CQFD !
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* au delà de cet article, notons que le Plan de Déplacements Urbains (PDU) a lui aussi un regard très critique sur les potelets :
4.6.3 – L’installation de mobilier anti-stationnement (potelets, bornes, etc.) est considérée à tort comme une solution absolue contre le stationnement sur trottoir.
[...] le mobilier anti-stationnement présente plusieurs inconvénients :
- il est coûteux. Il faudrait en effet environ 30 millions d’euros si l’on voulait protéger tous les trottoirs de l’agglomération,
- il pose de gros problèmes à certaines catégories de piétons, notamment les malvoyants,
- il réduit la largeur de trottoir utilisable par les piétons.
** phrase issue du PDU d’Agglobus – chapitre 4.6.1
https://twitter.com/dgouldin/status/793151211608223744
Chronique d’Aurélien Bellanger sur France Culture à propos du potelet qui est, selon lui, « l’avant-garde de la ségrégation urbaine ».
les chiffres sont faux , un potelet de type « Bercy boule blanche hauteur 1m20 » de chez Henry revient en fourniture et pose 90 euros HT / unité. ( prix valable sur les marchés ville de Bourges )
Il faut vite que vous contactiez Nantes Métropole pour leur filer votre bon plan et participer à la réduction de la dette publique !
A moins que vous n’ayez une réduction dû à la quantité faramineuse de vos commandes… si on en croit le rythme de pose, c’est peut être de là que vient la ristourne…
Bonjour Rigid,
Notre article vient d’être mis à jour avec un prix annoncé le 6 janvier par notre maire lui même, anciennement adjoint aux travaux. On ne peut plus officiel comme information…
Quand bien même. Avec respectivement 3000€ et 6000€ pour les rues concernées dans l’exemple, il y aurait, selon nous, bien mieux à faire.
savez vous qu il exsite des solutions pour vegetaliser les potelets anti-stationnement ? … des lors ils deviennent utiles pour la planete, l environnement, la biodiversité et la qualité de vie et beaux.
Si chacun de nous vegetalise les potelets devant chez lui .. il ne tient qu a nous de changer les choses … ou les améliorer
http://www.natureplot.com