Franchement, si tous les médias ne parlaient pas que de cela et sans les quelques petites files qu’on observe de façon très anecdotique aux pompes, la pénurie carburant aurait pu passer inaperçue à Bourges.

Si on jugeait de l’impact de cette crise uniquement en observant le comportement des berruyers et leur façon de se déplacer, on y verrait que du feu.

Tout le monde râle, tout le monde cherche du carburant, et, si on écoute les automobilistes, tout le monde est au bord de la panne sèche… mais pourtant, tout le monde continue à se déplacer en voiture comme avant. Preuve que les mots « pénurie » et « crise » que je viens d’utiliser sont largement galvaudés.

Ouais mais moi j’ai 30km à faire…
Alors évidemment, il en est pour lesquels cette situation est vraiment ennuyeuse, handicapante… Et bien sûr que je compatis avec celles et ceux dont l’emploi dépend de la voiture et qui n’ont pas d’autre moyen d’aller / de bosser.

Mais n’empêche : je suis fermement convaincu qu’une très large partie (la majorité en fait) de tous les automobilistes qui, à Bourges et partout en France, font la queue pour 20 litres de carburant pourraient bien s’en passer. Et d’ailleurs ça rendrait bien service aux premiers s’ils le faisaient.

Plutôt qu’un long discours, voici une image.

Cette donnée, elle est issue du Plan de Déplacements Urbains (PDU), une étude réalisée pour le compte d’Agglobus par un cabinet indépendant et extrêmement compétent (Adetec). Des données comme ça, y’en a des tas dans ce rapport de plus de 200 pages qui ont toutes été votés par nos élus en 2012 (mais depuis on sait pas s’ils les ont lues).

Si le tiers de ces déplacements courts était effectuée à vélo plutôt qu’en voiture, la ville aurait un tout autre visage ! Et on serait toutefois encore loin de la dictature de la bicyclette dont j’entends déjà nos opposants se plaindre… 

Car, soyons honnêtes : qui ne peut réellement pas du tout se passer de sa voiture aujourd’hui ? Qui a tous les jours, toute la semaine, à chaque déplacement une raison primordiale et suffisante de déplacer 1 tonne d’acier pour se déplacer lui même ?

Comme l’avait bien dit bien Olivier Razemon lors de son passage à Bourges, « oui parfois on doit transporter un canapé et c’est délicat à vélo… mais on en achète pas tous les jours quand même ! »

Le vélo : une solution simple
Le vélo est un outil formidable de mobilité. Il peut couvrir sans mal les distances de la vie de tous les jours : aller au travail, faire ses courses, emmener les enfants à l’école… il peut même, pour peu qu’on le customise un peu et qu’on s’aventure dans le monde méconnu des vélos cargos, permettre de transporter des enfants ou du matériel, parfois beaucoup… tout ce que peut transporter une voiture en fait !

Encore faut il en parler de ces solutions.

Car depuis que la Préfète du Cher a limité à 20 litres la livraison de carburant par jour et par véhicule, les médias n’ont de cesse de remplir leurs fils d’actualités de messages alarmants : « pénurie dans les stations », « où trouver du carburant »… Jamais aucun ne parle des solutions ou des façons permettant de limiter ou se passer de carburant que sont le covoiturage, les transports en commun (quand ils ne sont pas en grève eux aussi) ou bien entendu, le vélo !

Faire d’un problème un solution
Lors de la dernière journée d’étude organisée en Avril à La Rochelle, le Président de la FUB, Olivier Schneider, avait ironiquement appelé de ses vœux à une grève similaire à celle de 1995. Ces événements sont en effet « le meilleur outil de promotion du vélo qui soit » : dès lors que le pays est paralysé, les français redécouvrent les nombreux avantages de la bicyclette pour palier à la situation.

Aujourd’hui, toute la sphère militante vélo espère que cette situation prouvera au plus grand nombre que le vélo est une solution pour répondre à la crise qui s’installe. Et par « plus grand nombre », nous pensons aussi aux élus locaux et aux pouvoirs publics dans leur ensemble.

Après tout, les Pays Bas sont devenus la patrie du vélo suite à une pénurie de pétrole dans les années 70… en faisant les bons choix au bon moment (voir la vidéo ci dessous – en VO). La France peut faire les mêmes choix. Ca n’est pas impossible.

Une partie de cette frange militante attend aussi autre chose : que la situation se poursuive et que la pénurie, la vraie, s’installe. Elle est sur les starting blocks, prête à faire usage de tout son savoir faire pour répondre aux besoins de mobilité de la population, tout comme l’est Mon Cher Vélo :

• vous n’avez pas de vélo ? On en vend à l’atelier ou à la bourse aux vélos du 4 juin
• vous en avez un mais il est en mauvais état ? Venez à notre atelier le jeudi soir qu’on le répare ensemble
• vous ne savez pas faire de vélo ou avez peur d’en faire en ville ? On vous accompagne pas à pas, selon votre niveau à la vélo école
• vous pensez que la ville manque d’aménagements vélo pour vous convaincre ? Nous aussi ! Alors rejoignez nous et adhérez à Mon Cher Vélo à partir de 2€ pour faire entendre nos revendications (et les vôtres aussi du coup)

Liens
Consulter les tweets relatifs au hashtag #SolutionVélo utilisé par le réseau militant pour propager la bonne parole cyclopédique
Article d’Olivier Razemon : Le vélo, remède à la crise du carburant. Ou pas.
Article du Huffington Post : La pénurie d’essence fait bien rire les fans de vélo
Communiqué de presse de Mon Cher Vélo - Pénurie de carburants : pensez à la solution vélo !