Pourquoi donc aller dans cette commission ?
Nous l’avons toujours dit et répété : une bonne politique de déplacement c’est avant tout une bonne politique d’urbanisme. Un territoire ne peut être favorable aux modes actifs comme la marche et le vélo que s’il concentre ses activités, logements et loisirs sur un périmètre restreint.
Promouvoir la pratique de la marche et du vélo est en effet plus simple si les distances qui séparent les personnes de leur lieu de travail, de leurs loisirs et de leurs commerces sont courtes.
Or, à Bourges, depuis plusieurs années, on fait tout à fait le contraire de cela en particulier en matière d’implantation de commerces : les zones commerciales de la route de la charité et de Saint Doulchard n’ont jamais autant grossi que ces 5 dernières années.
Ces zones pour nous un symbole du tout voiture et représentatives de bien des maux de notre société actuelle et c’est pour cela que nous nous opposons à leur expansion.
Un discours inchangé depuis des années, seul (ou presque) contre tous
Depuis notre création, nous n’avons eu de cesse de dénoncer le danger que représentaient les projets commerciaux de périphérie pour les commerces et services de proximité.
Alors que nos élus acceptaient à tour de bras des dizaines de milliers de mètres carrés de surfaces commerciales route de La Charité ou à Saint Doulchard, Mon Cher Vélo était vent debout pour dénoncer le risque et l’absurdité que représentaient ces projets. Combien de fois a t-on entendu ces élus dire que commerces de périphérie et de proximité étaient complémentaires… ils s’en mordent aujourd’hui les doigts à Saint Doulchard comme à Saint Germain du Puy (voire aussi à Bourges tant le centre commercial Avaricum peine à remplir ses boutiques…).
A l’époque, les médias étaient bien discrets à ce sujet. Hormis un article dans le Petit Berrichon en Avril 2013, le reste de la presse locale était plutôt discrète…
Idem pour les commerçants les plus menacés par ces projets : malgré un battage conséquent auprès d’eux (courriers, mails, rencontre physique, organisation d’un débat auquel plus d’une centaine de commerçants ont été invités… et 20 présents), peu d’entre eux se sentaient concernés par cette menace et la majorité préférait ressasser que la voiture était la pierre angulaire du fonctionnement de leur boutique et qu’il en fallait plus en ville… un peu comme si, un jour, le centre ville pouvait proposer autant de stationnement que les zones de la route de La Charité et Saint Doulchard réunies…
Nous désespérions à l’époque de trouver du soutien et d’autres organismes que notre activisme éveille à la gravité de ces questions de premier ordre.
Car au delà du commerce, les erreurs commises quant à l’aménagement de notre territoire auront, pour plusieurs dizaines d’années, des conséquences graves et considérables sur la manière de nous déplacer et donc sur la promotion du vélo et de la marche.
Un changement timide dans l’opinion et une légère prise de conscience des élus
Depuis le début de l’année 2015, un léger changement commence à s’opérer dans l’esprit de beaucoup. C’est léger, timide… mais notre matraquage permanent semble finir par payer…
Le Berry Républicain rattrape son retard en matière d’information sur le sujet avec la parution de plusieurs articles sur le sujet dénonçant l’absurdité et la démesure des projets proposés (ou hélas votés). Quelques élus semblent prendre conscience de l’incompatibilité périphérie / proximité en matière de commerce… même s’il aura fallu attendre la douche froide pour certains.
Quelques positions d’élus jusqu’alors quasi systématiquement favorables à ces projets en CDAC semblent désormais plus enclins à les refuser.
A l’origine de ce revirement de situation… ? Peut être une prise de conscience à laquelle nous avons aidé ? Peut être la fermeture des commerces de cœur de ville de Saint Doulchard et Saint Germain du Puy ont elles fait réfléchir les élus ?
Peut être tout simplement qu’il apparaissait logique aux yeux d’une majorité qu’on marchait sur la tête avec toute cette offre commerciale ? En ces temps de crise, augmenter les surfaces n’étend pas le porte monnaie du consommateur…
Il n’y a qu’à regarder sur la page facebook du Berry Républicain les commentaires que suscitent désormais la parution des articles qui traitent du sujet. S’il y a quelques années, les internautes se réjouissaient de trouver de nouvelles boutiques, aujourd’hui les avis négatifs et critiques sont de plus en plus courants voire majoritaires.
Mon Cher Vélo agit concrètement en devenant membre de la CDAC
Afin d’agir concrètement plutôt que râler dans son coin, notre collectif déposait en Mars 2014 sa candidature auprès de la Préfecture du Cher pour devenir membre de la CDAC du Cher. Notre but est de peser dans la balance là où cela compte vraiment, là où les décisions se prennent. Nous avons par le passé tenté de contacté les membres ayant siégé lors de CDAC ayant accepté des projets qui nous semblaient incohérents…. mais nous n’avons jamais obtenu de réponse.
Dont acte. Nous avons donc fait fonctionner nos instances démocratiques.
La réponse tombe fin novembre de la même année : Mon Cher Vélo siégera « au sein du collège des personnes qualifiées en matière de développement durable et d’aménagement du territoire ». Rien que ça… le tout signé de la main de la Préfète !
Pour une petite association modeste dont les avis n’étaient pas écoutés et/ou balayés d’un revers de la main jusqu’alors, avouez que ça a de l’allure !
Rien n’est encore gagné dans cette bataille car nous ne serons qu’une voix parmi d’autres. De plus, être membre de la CDAC ne signifie pas siéger systématiquement. Aussi, il va nous falloir et convaincre et faire beaucoup de pédagogie pour faire en sorte que l’hémorragie cesse.
Cela dit, nous avons bien peur que le mal ne soit déjà fait.
En effet entre 2012 et 2015, plus de 35 000 m² de surface commerciale ont été acceptés sur l’agglomération (voir le détail)…
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> L’hypermarché à vélo : la lubie du siècle !
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bonjour,
Notre association organise une journée « des terres pas d’hypers » le samedi 11 mars prochain en invitant d’autres collectifs de France qui se battent contre l’implantation de projets de zones commerciales gigantesques en périphérie et qui sont réunis dans la fédération « des terres pas d’hypers ». Voulez-vous venir à cette journée pour nous rencontrer ? Notre asso. locale est à St Jean de Braye près d’Orléans lutte depuis 2012 contre un « village decathlon (17 hectares, dont 10 hectares de zone humide). La journée de convergence nationale « des terres pas d’hypers » a lieu près du site à préserver dans une salle de St Jean de Braye (45). le programme est sur notre site. Votre activité semble rejoindre les objectifs de la fédération. si vous voulez plus d’infos : http://splf45.blogspot.fr/
bien cordialement
Christelle Bailly