Chronique : « Des bisous »

Des bisous ! ❤️

Plus de 84% des automobilistes utilisent leur voiture seul le matin, d’après une étude publiée en 2024 par le gestionnaire de réseaux d’autoroutes Vinci : c’est ce qu’on appelle «l‘autosolisme».

Si l’on parle des villes et de leur agglomération, les chiffres restent aussi, voire plus élevés comme par exemple à Tours, où l’étude met en avant une augmentation de +3,8% le matin.

Être seul dans sa voiture, c’est en effet bien triste: on s’occupe dans les bouchons en  appuyant sur les boutons d’une autoradio qui déverse sa soupe quotidienne aux actualités, on se crispe l’idée de devoir de nouveau attendre derrière le SUV parce que décidément, ce feu rouge au carrefour est bien trop court pour laisser passer tout ce flot de gigantesques charrettes. On s’angoisse l’idée d’arriver en retard au travail mais comme on ne se rend pas compte que l’on est prisonnier de son véhicule, on préfère décharger sa colère et pester contre les embouteillages, les voies en moins, les personnel des ordures ou les usagers de la route ayant choisi un mode transport non- thermique. C’est plus simple, plus pratique, a fait moins de nœuds au cerveau. Pour le dernier cas évoqué , il est très fréquent en ville pour la population cycliste de devoir supporter l’irascibilité des nombreux conducteur⋅rice le matin aux heures de pointe et en plus de voir se frayer un chemin parmi les nombreux véhicules s’entassant autour des carrefours ou longeant les boulevards. 

L’âme humaine tant ce qu’elle est, quand l’automobiliste fait vrombir son gros moteur pour faire comprendre l’usager le devançant qu’il ne va pas assez vite, quand  l’automobiliste ne respecte pas l’écart d’1m entre son véhicule et le vélo qu’il souhaite dépasser, quand l’automobiliste en vient même toucher le guidon du vélo, le cycliste aurait tendance user de mimétisme et se comporter de la même manière que cette personne enfermée dans son habitacle métallique.

La solution ultime pour sauver l’automobiliste de cette triste existence matinale ,ce n’est sûrement pas de l’imiter mais plutôt la thérapie par le bisou !

En effet, quoi de plus agréable dès le matin que d’envoyer des bisous à la pelle quand on vous klaxonne, quoi de plus doux qu’un bisou quand on vous affuble de noms fleuris renvoyant à vos géniteurs, quoi de plus mignon qu’un bisou que le conducteur recevra à é directement au cœur entre deux changements de vitesse ?

Il comprendra (ou non) qu’il est une victime d’un système qui le pousse aller toujours plus vite (la voiture individuelle tant l’archétype de la réussite individuelle) pour le é é é pousser toujours plus de productivité jusqu’à’ ce qu’on le laisse sur la rocade car il n’est plus assez «rentable» pour l’entreprise.

Il comprendra (ou non) que la vitesse moyenne d’un véhicule thermique en ville est de 13 km/h tandis que celle d’un vélo est de 15 km/h.

 Il comprendra (ou non) que les seuls moyens de transport individuel valable dans une ville  moyenne réside dans la mobilité douce .

Il comprendra (ou non) qu’il peut ranger son véhicule au garage et ne l’utiliser que lorsqu’il sort de sa ville .

Il pourra alors, à son tour, envoyer des bisous aux derniers résistants du triptyque DTC (Diesel/Triglycérides/Cortisol).

Bonne route !

Chronique de Grégory  Maillet

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