Comptages aux sas vélo
Depuis sa création, Mon Cher Vélo mène chaque année des campagnes de comptage visant à recenser le pourcentage d’automobilistes qui respectent les sas vélos, de voir l’évolution des comportements et de définir les raisons pour lesquels ses sas sont ou ne sont pas respectés…

Le sas vélo qu’est ce que c’est ?
… et au vu des résultats, un petit rappel sur l’existence des sas et leur intérêt ne fera pas de mal à beaucoup d’entre vous !
Un sas vélo est un espace matérialisé au sol devant un feu tricolore est qui est réservé aux vélo et deux roues motorisés, car oui, les scooters, motos et autres mobylettes ont également le droit d’y être. Cet espace permet au cycliste :

• de se placer devant la file de voiture qui attend le feut vert de manière à être visible plutôt que d’être remisé dans leur angle mort, le long du caniveau situé à droite des véhicules (et accessoirement de respirer moins de gaz d’échappement…)
• d’offrir au cycliste un espace dégagé de manière à lui permettre de démarrer sereinement car à vélo, l’équilibre s’obtient avec la vitesse. Et le cycliste qui démarre a tendance à tanguer et à avoir une trajectoire vacillante durant quelques metres, le temps de prendre de la vitesse ce qui peut s’avérer dangereux
• de donner quelques secondes d’avance au cycliste dans le but de désolidariser trafic motorisé et cyclistes pour éviter les conflits (dus, entre autres, à la différence de vitesse au démarrage des deux flux)
• de libérer le passage piéton qui est, sans sas, le seul espace dont dispose le cycliste qui remonte une file de voitures à l’arrêt s’il veut voir le feu tricolore
• de faciliter le fait de tourner à gauche à une intersection

… et de manière plus générale et philosophique, disons que positionner le cycliste en tête de cortège et lui réserver un espace dédié devant les voitures et poids lourds est un message fort en faveur du vélo envoyé par la collectivité qui réalise (c’est une chose) et fait respecter (c’en est une autre) ces aménagements.

Un effet secondaire bénéfique de la présence de sas vélo est également une amélioration de la sécurité des traversées piétonnes. L’éloignement des voitures à l’arrêt vis à vis du passage piéton et l’amélioration de la visibilité de ce dernier sont en effet des facteurs qui réduisent les risques d’accidents.

C’est ce que nos collègues américains du collectif StreetFilms ont appellé l’effet « daylighting » qu’ils expliquent dans la vidéo ci dessous avec la création de stationnements vélos. On retrouve, dans une moindre mesure, le même effet avec un sas vélo.

Point de vue technique, un sas est délimité par deux lignes transversales appelées  »lignes d’effet de feux » séparées par un logo vélo (dans l’idéal de couleur et qui peut, dans le meilleur des mondes -cf photo suivante-, occuper la totalité de l’espace entre les deux lignes) qui matérialisent les limites du sas et l’endroit où sont censés s’arrêter les différents usagers. La plus en avant, proche du feu tricolore, est destinée aux cyclistes et aux deux roues motorisés et peut être remplacée par la présence d’un passage piéton. La seconde est destinée aux autres usagers. C’est là qu’ils sont censés s’arrêter qu’il y ai quelqu’un dans le sas ou non.

La profondeur minimale d’un sas est de 3 mètres mais il peut être nécessaire de la porter à 5 mètres si la présence de poids lourds est importante afin d’améliorer la visibilité des cyclistes et donc leur sécurité.**

La situation à Bourges
A Bourges, des sas vélos ont étés implantés à différents carrefours à feux et il n’y a pas de logique apparente quant à leur présence ou non. On retrouve donc des sas sur des axes bénéficiant de bandes cyclables* (rue Jean Jacques Rousseau, rue Louis Mallet…), d’axes partagés* (rue Jean Baffier, avenue d’Orléans…), de pistes cyclables* (avenue Marcel Haegelen) ou sur des axes ne bénéficiant d’aucun aménagement spécifique comme sur le boulevard de l’avenir, le boulevard Joffre, l’avenue du 11 novembre 1918….

Les sas sont plutôt en mauvais état et leur respect va généralement de pair avec ce manque d’entretien. Beaucoup d’entre eux se sont en effet effacés au fur et à mesure des années et l’existence de certains d’entre eux ne sera bientôt plus qu’un souvenir.

Au fur et à mesure de ses relevés, Mon Cher Vélo a en effet remarqué que l’état des sas influençait grandement son respect. De manière générale, plus le sas est vétuste, moins il est respecté. C’est logique, on s’en doutait avant même de commencer mais désormais les chiffres le disent aussi.

Globalement entre 2011 et 2013, le respect des sas vélos à baissé de 7% passant de 56 à 49%. Cette baisse est probablement proportionnelle à l’état de dégradation des équipements même si les résultats sont très disparates d’un sas à l’autre.
Au delà de l’entretien du sas, d’autres facteurs semblent influer positivement sur le respect des sas comme la présence d’un radar de feux, la présence de piétons ou de cyclistes aux abords du sas ou le respect du sas par un autre automobiliste dans les axes à deux voies : « tu respectes donc je respecte ». Le fait de singer le comportement des autres voitures arrêtées au feux joue cependant aussi bien pour le respect que pour le non respect du sas.

Avec des mesures adaptées, Mon Cher Vélo estime que viser un objectif de 70% de respect des sas à vélo ne relève pas de l’impossible.

Veille sur le stationnement sauvage
A Bourges, le stationnement des voitures sur les trottoirs et/ou les aménagements cyclables est une plaie. Les berruyers s’en plaignent, les élus le savent et deux études de cabinets extérieurs l’on dit et répété : Adetec qui a travaillé sur le PDU d’Agglobus et ViaVerdé qui a travaillé sur sa déclinaison sur le centre ville de Bourges.

C’est un problème connu de tous, élus en tête, mais toléré voire cautionné par tout le monde. Qu’importe si cela rend beaucoup de trottoirs et d’aménagements cyclables impraticables, la gène continue car une certaine forme d’impunité et de laxisme des services de police existe à Bourges (à moins qu’il ne s’agisse de demandes des élus pour ne pas froisser l’électorat automobiliste…).

Mon Cher Vélo refuse cet état de fait et milite afin de faire prendre conscience aux automobilistes de la gène qu’il provoquent en stationnant sur l’espace des autres. Nous faisons passer ce message de deux façons :

• par la publication régulière de photos de véhicules mal stationnés dans l’album facebook « flagrant délit » afin de faire prendre conscience au plus grand nombre de la gène que cela occasionne
• par la création de fausses contraventions disponibles à notre local et dont nous encourageons la distribution sur les pare brise des automobilistes contrevenants

Rappelons que depuis le 2 juillet 2015, ce type de stationnement est considéré comme « très gênant » et passible d’une amende de 135€.

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* pour une meilleure compréhension des termes utilisés pour désigner les aménagements pré-cités, nous vous conseillons la lecture de cet article.
** voir ici pour plus de détails techniques sur les sas vélos.

dernière mise à jour : juillet 2015