Fin 2014, nous avons été quelques adhérents, dont des membres du bureau et du conseil d’administration de notre association, à participer au mouvement de protestation né autour de la suppression du skatepark de Bourges, sur les pentes du parking Séraucourt.
Nous avons pris part à ce mouvement d’abord et avant tout car nous avons été scandalisés par la fermeture du skatepark et par le mépris qui a été celui de la mairie à l’égard de nos amis de l’association Berry’ing. Cette association, partenaire de notre action, qui existe depuis 2 ans et milite pour la création d’un lieu de pratique digne de ce nom n’a pas été alertée de la destruction brutale du skatepark par les services municipaux. Les pratiquants de skate, de rollers et de BMX de Bourges se sont retrouvés du jour au lendemain sans aucun lieu d’expression et de rencontre autour de leurs passions communes.
La manière de faire de la municipalité -l’absence de réel dialogue malgré l’existence connue d’une association d’usagers- nous a paru inacceptable et c’est donc tout naturellement que nous nous sommes retrouvés à leurs côtés.
Comme le disait Adrien Lelièvre, président de Mon Cher Vélo lors d’un des premiers rassemblements place Séraucourt : « imaginez qu’une piste cyclable devienne demain un espace de stationnement sans qu’aucune information ne nous parvienne en amont* : nous serions ravis que d’autres collectifs ayant la même sensibilité que nous se joignent à notre protestation et à notre indignation »
Dans la hâte et devant la révolte qui grondait place Séraucourt, la mairie a installé un panneau informant qu’un nouveau lieu de pratique « provisoire » allait prochainement être installé. Quelques semaines plus tard, le skatepark « provisoire » qui sera installé en 2015 au stade Depège était acté par la mairie malgré l’avis défavorable exprimé par l’association Berry’ing, collectif représentatif des utilisateurs attendus.
Avec cette mesure, il nous a semblé que l’on était aux antipodes d’une politique prenant sincèrement en compte la nécessité d’aménagements urbains favorisant les modes de déplacements alternatifs et respectueux de l’environnement.
D’autre part, la disparition du skatepark et le dédain avec lequel est traité la jeunesse (enfin… une partie de la jeunesse) berruyère participe d’une conception que nous avons dénoncée à plusieurs reprises : celle de la régression du centre ville, du déclin de notre ville et de son manque de dynamisme et d’ambition. Comment en effet prétendre redresser une ville et porter pour elle un avenir ambitieux si l’on dénigre ainsi sa jeunesse ?
Le « Collectif des luttes Séraucourt » est né et s’est organisé pour manifester sa désapprobation de :
- la destruction du skate park sans aucun préavis
- l’abattage de 88 arbres sur les pentes des « jardins de Séraucourt »
- le projet de construction de la nouvelle Maison de la Culture
Ce collectif n’a pas voulu privilégier un axe plutôt qu’un autre, et c’est à ce titre qu’il a été souhaité qu’il soit véritablement représentatif d’une opposition indissociable à l’ensemble du projet municipal concernant ce site.
Mon Cher Vélo s’est positionné sur les valeurs qu’il défend depuis sa création : une participation à la vie citoyenne de la cité, un meilleur partage des espaces urbains, la prise en compte d’usagers ou d’associations compétents et impliqués dans des domaines spécialisés.
Et pour ce qui est de l’engagement de l’association, le message est clair : Mon Cher Vélo s’est engagé dans cette lutte pour défendre le skatepark et les pratiques des cultures urbaines. Berry’ing promeut à sa façon un déplacement alternatif à la voiture, réclame un espace d’expression de ses pratiques, et c’est bien en cela que nous nous sentons solidaire de ce mouvement.
Laurence Léger et Bernard Grivel
Membres du Conseil d’Administration de Mon Cher Vélo… et citoyens !!
Beaucoup de citoyens sont avec vous dans ce combat, pour la protection des arbres ou pour la rénovation de la maison de la culture, le maire et la préfecture vont à l’encontre de ce que j’entends tous les jours. Je ne peux me joindre a vous physiquement en raison de mon travail, mais je suis de tout cœur avec vous pour autant que l’action reste citoyenne et non politique
Cette mise au point était nécessaire.
En effet, le collectif des luttes de Séraucourt regroupe des personnes dont les motivations sont diverses et certaines bien éloignées des dossiers faisant débat.
Bien que ne fréquentant pas le skatepark, je suis outré par l’attitude de la mairie et solidaire de jeunes qui se battent pour que leur pratique soit reconnue et qu’il leur soit donné les moyens de l’exercer.
Par contre je suis adhérant de la Maison de la culture depuis de très nombreuses années. Elle a eu un rôle important dans la construction de celui que je suis aujourd’hui. Pour moi le contenu est plus important que le contenant. Il me parait donc important que la MCB° est à nouveau et le plus rapidement possible des murs pour accueillir sont action pour une culture ouverte à tous. Si cela doit passer par l’abatage d’arbres, qu’il en soit ainsi. Il n’y a pas si longtemps, une caserne de pompiers occupait les « jardins » (???) de Séraucourt.
Je ne me sens donc pas proche du collectif mais approuve l’engagement de Mon Cher Vélo sur les bases qui ont été précisées.
Amicalement
Je suis activement engagé dans le collectif « lutte seraucourt » pcq j’estime qu’attenter à un espace vert en ville est un acte inadmissible et que la décision politique, qui est le fait d’un seul homme, le maire précédent, mérite d’être contesté. La suppression de « quelques arbres » est une atteinte irrémédiable pour la faune et la flore encore présents sur le site.
Jacques (Adhérent à la MCB, adhérent à Mon Cher Velo, et adhérent à la sauvegarde du patrimoine naturel en ville)
Peut-on qualifier de naturel des espaces entièrement créés par l’homme ?
Ce parc existe depuis la construction de l’esplanade, les arbres d’essences très variées ont tous plus de cinquante ans, il était classé espace boisé remarquable jusqu’ en 2013. Et d’ailleurs c’est pour cela que l’école de musique et l’auditorium n’ont pas pu être construits à cet emplacement . C’est un patrimoine arboré.